Chez SoLibrairie, on croit que la promotion d’œuvres passe aussi par la découverte des personnes derrière la plume.
Nous avons donc décidé de conduire des interviews un peu particulières pour que vous puissiez découvrir les auteurices que nous référençons d’une manière singulière et donc marquante.
Aujourd’hui, c’est Angie Begue qui se prête à ce jeu.
Pour commencer en douceur, est-ce que tu veux bien te présenter, à ta sauce ?
Hello tout le monde ! Je suis Angie BEGUE, auteur et character designer queer, handi et multiple originaire de l’île de la Réunion ! J’écris de la fantasy et je suis fasciné par les histoires sous toutes leurs formes depuis que j’ai l’âge de les comprendre.
Créateur multimédia, j’ai déjà travaillé dans les secteurs de l’animation, du jeu vidéo et les romans ont pris une place plus importante dans ma vie en 2020 où j’ai entrepris d’écrire le premier tome de Un Jour Sur Terre.
Passons aux questions philouffoques !
Tu peux répondre de manière synthétique ou argumenter, à ton bon vouloir pour chaque question 🙂
Pour rappel, le concept des questions philouffoques c’est une série de 30 dilemmes, avec une orientation qui prête à la réflexion, avec la possibilité de détailler sa réponse.
1/ Si tu te réveillais sans savoir ton âge ni ta date de naissance; quel âge te donnerais-tu ?
Si on prenait en compte ma multiplicité, il serait difficile de ne choisir qu’un âge ! Toutefois, si on ne parle que de moi, alors je pense à quelque chose aux alentours de 25 ans. Un quart de siècle, on est pas mal !
2/ On regrette tous quelque chose à la fin de notre vie, notamment ce que l’on a pas eu le temps de faire ou de dire; et toi, actuellement, tu penses que tu aurais aimé faire davantage ou dire davantage ?
Je crois que j’aurais aimé qu’on comprenne plus tôt que qu’on avait le droit de vouloir faire un métier créatif et j’aurais aimé qu’on nous laisse nous y investir beaucoup plus dès notre enfance et notre adolescence plutôt que de perdre du temps et de l’énergie dans des choses qui nous déplaisaient.
3/ Si tu apprenais qu’il ne te reste probablement que 10 ans à vivre, vivrais-tu différemment ?
J’essaierais de faire les voyages que j’ai toujours rêvé de faire et de voir plus souvent mes adelphes qui vivent loin, mais à part ça, je pense que je ne changerais pas grand-chose !
4/ Si le bonheur était une monnaie, qu’est-ce qui te rendrait riche ?
Je ne suis jamais aussi heureux que lorsque je crée des histoires où que je fais prendre vie à mes personnages sous mon stylet.
J’ai également la chance d’avoir des ami·e·s merveilleu·x·ses, des adelphes en or et une petite amie parfaite. Passer du temps avec elleux me met du baume au cœur !
Et puisqu’il faut bien compter les petits bonheurs, je n’oublie pas tous les moments où je découvre des choses que j’aime, où j’en parle, où je mange quelque chose de délicieux, où on me fait des compliments, sur moi ou sur mes histoires, etc… J’ai appris à comptabiliser même les plus petites choses !
5/ Si tu devais obligatoirement choisir, tu ferais plutôt ce qui est juste ou ce que tu es sûr·e de faire de la bonne façon ?
Je choisirais toujours ce que je trouve juste.
6/ Tu penses qu’il vaut mieux être un génie inquiet ou un imbécile heureux ?
Ahahaha ! Étant un anxieux perpétuel qui passe sa vie à se poser mille questions terrifiantes et douloureuses, j’ai souvent rêvé d’être un imbécile heureux.
7/ Revenons à la mémoire, si tu devais choisir entre perdre tes souvenirs actuels ou ne plus pouvoir en avoir de nouveaux, quel sacrifice ferais-tu ?
Je crois que pour rester fonctionnel, il vaut mieux perdre ses souvenirs et pouvoir continuer de s’en faire. Étant atteint par différents troubles qui affectent notamment la mémoire à court terme, je sais à quel point c’est difficile à gérer.
8/ Une question qui plaira autant aux philosophes qu’aux amoureux·ses de l’esprit critique : penses-tu que l’on puisse connaître la vérité sans l’éprouver ?
Oui… ? La vérité, en soi, c’est déjà un vaste sujet ! On a toustes nos vérités, elles ne sont pas nécessairement celles des autres. Ce qui serait important, ce serait de respecter nos vérités tant que celles-ci ne mettent pas les autres en danger.
9/ Est-ce que tu as déjà dû faire face à ta plus grande peur ?
Je ne saurais pas définir ma “plus grande peur”. Toutefois, j’ai eu à faire face à pas mal de choses terrifiantes et j’en affronterai sûrement d’autres.
10/ Tu estimes plutôt vivre ou survivre ?
Actuellement, je dirais plutôt que je survis… mais ça pourrait être bien pire.
11/ Qu’est-ce que tu as fait aujourd’hui, dont tu es susceptible de te souvenir à l’avenir ?
J’ai répondu aux questions de cette interview ? Ahaha
12/ Est-ce que tu réussis à faire ce que tu aimes ou tu t’estimes sous contrainte (par exemple sociale ou familiale) ?
Je fais ce que j’aime dès que j’en suis capable. Ma contrainte principale, c’est le handicap. Toutefois et malgré tout, je suis parvenu à achever certains de mes projets et j’espère en terminer d’autres !
13/ Est-ce que tu penses que tu t’es plutôt laissé·e porter dans/par la vie ou que tu as pris les choses en main ?
En tant que control freak… J’ai essayé le plus possible de tout gérer et de tout garder sous contrôle, mais étant handicapé, il y a un moment où ma santé n’a plus suivi. Donc maintenant, j’essaie de trouver un équilibre entre prendre les choses en main et me laisser vivre et respirer.
14/ Si tu pouvais donner n’importe quel conseil à quelqu’un, quel conseil lui donnerais-tu ?
Pour moi, le conseil le plus important que j’aurais à donner autant pour la vie en général que pour un travail créatif c’est : Ecoute-toi ! Écoute tes instincts, écoute ton corps, ton mental, ta santé, écoute ce que tu aimes, ce que tu exècres, ce que tu peux ou ne peux pas faire. Écoute-toi.
15/ On dit que dans chaque artiste il y a un grain de folie, penses-tu que la créativité naît dans l’atypie (au sens psy du terme) ou qu’il peut y avoir une ligne franche entre les deux ?
Je pense que la créativité requiert de penser en dehors du cadre et qu’être atypique est une prédisposition à ça. Je ne crois toutefois pas que l’atypie ait le monopole de la créativité ni qu’être atypique rend nécessairement créati·f·ve.
16/ Si tu pouvais changer une chose (et une seule !) dans le monde, qu’est-ce que ce serait ?
Je rendrais cette société profondément anarchiste pour que, je l’espère, toutes inégalités meurent avec le capitalisme.
17/ Est-ce que tu sacrifierais 10 ans de ta vie si tu avais la garantie, en échange, d’être extrêmement séduisant·e ou célèbre ?
Oh non. Je suis déjà extrêmement séduisant (ahahaha !) et je ne cherche pas spécialement la célébrité. Je garde mes 10 ans de vie, je les aime bien !
18/ Tu es plutôt du genre à préférer travailler moins ou à vouloir travailler plus sous réserve que ça soit dans ce qui te passionne ?
Si ma santé me le permettait, je travaillerais presque tout le temps pour ce qui me passionne !
19/ As-tu déjà eu la sensation de revivre éternellement la même journée ?
Oh, quand j’étais scolarisé, oui. C’était une torture ! Merci, l’école de la République ! Ahaha !
20/ Puisqu’il paraît que l’on apprend de nos erreurs, qu’est-ce qui explique, selon toi, que l’on ait autant peur d’en faire ?
Pour moi, il y a deux facteurs :
Le premier, c’est qu’échouer, c’est comme tomber. On a peur de se faire mal, de ce qu’on a à perdre.
Le second, c’est que, bien souvent, on ne tombe pas dans une pièce vide. On tombe avec le regard des autres sur nous… et tout le monde n’est pas bienveillant.
21/ Est-ce qu’il y a quelque chose qui peut te rendre hyper heureux·se alors que ça indiffère complètement les autres ?
Ça dépend de quels “autres”… Mais créer me rend hyper heureux, certaines séries animées, films d’animation ou jeux-vidéo me rendent hyper heureux aussi… alors que la plupart des gens n’y trouvent pas autant d’intérêt.
22/ Pourquoi es-tu qui tu es ?
La question est très épineuse parce qu’à cause de certains troubles, j’ai du mal à définir qui je suis, à comprendre mon identité et à me connaître moi-même. Dans tous les cas, je crois que je ne choisis rien à qui je suis, même si j’aime avoir l’illusion que c’est le cas.
23/ Si personne ne pouvait te juger, qu’est-ce que tu ferais différemment ?
Je dirais un peu plus souvent mon opinion, aha !
24/ Qu’est-ce que tu aimes particulièrement dans ta vie ?
Avoir la possibilité de travailler sur mes projets.
25/ Dans notre quotidien, dans la préparation de notre avenir, dans notre orientation professionnelle, on doit faire des choix qui influencent autant notre entourage que nous; tu as choisi de les faire pour toi ou pour les autres ?
J’ai fait certains choix pour les autres et certains pour moi. J’essaie d’en faire le plus possible pour moi, mais ce n’est pas toujours évident avec la pression que les autres nous mettent ou qu’on a tendance à se mettre seul.
26/ Tant que l’immortalité ne sera pas une possibilité ou une réalité, comment devrions nous vivre, d’après toi ?
Ce n’est pas à moi de dire aux gens comment vivre. Toutefois, si on pouvait faire au mieux pour qu’il y ait un avenir pour l’humanité, ce serait sacrément mieux.
27/ Qu’est-ce qui te semble le pire : échouer ou ne pas essayer ?
Pour moi, ça dépend de la violence que l’échec apporte. J’y réfléchirais sûrement avant de faire un choix.
28/ Est-ce qu’il y a quelque chose qui t’obsède / que tu n’arrives pas à laisser derrière toi ?
Beaucoup de choses m’obsèdent et beaucoup de choses me hantent… C’est pour ça que j’écris. Aha !
29/ Est-ce que quelque chose qui nous a embarrassé·e·s / ennuyé·e·s / énervé·e·s il y a 5 ans importe encore aujourd’hui et pourquoi ?
Vu la façon dont mon cerveau fonctionne, je dirais que ça dépend de la gravité des choses et de si je n’ai pas oublié entre temps…
30/ Si le bon moment n’est pas maintenant, c’est quand ?
Quand tu te sens prêt-e et en sécurité.
Bravo, tu as survécu à ces 30 questions, à titre de récompense, c’est le moment de faire ta promo pour un projet réalisé ou à venir !
Merci ! Voici Un Jour Sur Terre – La Fleur et l’Automate, le tome 1 de ma duologie fantasy dont j’écris actuellement le tome 2 :
“ Suite à la perte de sa sœur, Nouhr, un jeune cybili, trouve refuge dans la ville de Nyol. Alors qu’il peine à faire son deuil, la cité est brusquement assaillie par un groupe de révolutionnaires dénommé La Partition. Mais quel est donc ce mystérieux Sifflement auquel ils se réfèrent ? Pourquoi contraignent-ils Nouhr à prendre la route pour Létéric ? Le garçon saura-t-il briser le silence pour apprendre la vérité et rétablir la justice ? “
Merci à toi pour ton temps !
Vous pouvez retrouver « Un Jour Sur Terre – La Fleur et l’Automate » par ici :
https://solibrairie.sociolution.org/shop/librairie/science-fiction/un-jour-sur-terre-la-fleur-et-lautomate/
Vous pouvez retrouver la fiche auteur d’Angie Begue, ainsi que les liens vers ses œuvres, juste ici :
https://solibrairie.sociolution.org/attribut/book-author/angie-begue/
Et retrouver Angie Begue sur plusieurs plateformes recensées ici :
https://angiebegue.carrd.co/
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Et à très bientôt pour une nouvelle interview !